Ce dimanche 14 avril, avaient lieu les championnats de France de Duathlon fédéral à Parthenay dans le Poitou-Charentes sous un soleil radieux.
Suite à leur qualification une semaine plus tôt à Houdain les Bavay, 2 élèves (Louise BROUILLARD et Corentin SAINT-OMER) représentaient la section sportive sur cette compétition et portaient les couleurs de notre club partenaire, le Côte d’Opale Triathlon Saint-Omer/Calais en compagnie des3 autres jeunes sélectionnés pour le club (les 3 cadettes : Margot LYS, Laurane MEYERS et Aurore SWIDURSKI).
Comme souvent après une grosse compétition, je demande à un élève de me faire un résumé de sa course afin de nous faire partager son ressenti… Coco s’est attelé à cette tâche et grâce à ce beau travail, vous allez pouvoir vivre sa course comme si vous y étiez…
« C’était ma 2ème participation aux championnats de France de Duathlon cette année. Après l’exploit réalisé l’année dernière, médaillé de bronze alors que j’étais le plus jeune de ma catégorie, je sentais que beaucoup de personnes attendaient la victoire (même si l’objectif fixé était le podium) et je ne cache pas que moi-même j’y croyais.
Le samedi soir, après la journée de repérage, je suis confiant et impatient d’en découdre. Madame Meyers me confirme après le briefing que j’aurai un dossard privilégié. Après le repas, nous peaufinons les stratégies de course avec Monsieur Louchaert et Cyril.
Quelques minutes avant le coup de sifflet, grâce à mon dossard privilégié, je suis appelé et mis à l’honneur par le speaker. Je peux ainsi me placer sans bousculade devant la ligne, le départ est donné à 9h00.
Je prends un bon départ et tout de suite je suis placé aux avants postes pour le premier virage et l’entrée dans le parcours dans lequel on ne peut courir qu’à 2 de front, pas plus ! Je ne veux pas mener la première course à pied mais personne ne veut passer devant pour me relayer. De plus, je ne suis pas à fond et derrière je sens que ça devient dur pour eux, je me retourne et je vois que j’ai fait le tri. Je me cale alors sur mon seuil de course pour garder mon énergie.
A 200m du parc, je sens que derrière moi c’est nerveux, j’accélère donc légèrement pour leur mettre la pression et les déstabiliser pour leur transition.
Je signe le meilleur temps sur la première course à pied en rentrant 1er dans le parc et réalise également le meilleur temps en transition.
A la sortie du parc, je place une petite accélération pour éliminer les adversaires qui ont du mal.
Nous nous engageons sur 16 kms de vélo (4 tours) avec un groupe de 13 coureurs puis 10 après la première bosse où 3 coureurs sont lâchés à la relance.
Au 2 ème tour, un coureur attaque (le futur vice-champion de France) et se fait immédiatement reprendre. On sent que la nervosité est présente dans ce groupe.
Au 3ème tour, le même adversaire attaque une nouvelle fois. Dans le groupe, je vois que tout le monde me regarde et attend ma réaction. Dans ma tête, je suis bien mais dans mes jambes, pas du tout. La chasse se met en route mais je n’arrive pas à m’intégrer dedans. Je sais que pour ce groupe qui part, c’est le bon coup. Robin Damman (un pote du Valenciennes triathlon) passe à côté de moi et me propose de me ramener sur ce groupe mais je n’y arrive pas. Je lui dis donc de partir sans moi (il est malheureusement victime d’un problème mécanique quelques mètres plus loin).
A ce moment de la course, 4 coureurs sont échappés.
Sur le dernier tour, je me retrouve avec Hugo Lamy (coureur de Liévin) et un coureur de Valence. Nous nous organisons pour temporiser et éviter de nous faire reprendre par les poursuivants. Je reprends des forces et je veux croire encore en une médaille, si devant il y avait des pénalités ou des chutes.
J’effectue une nouvelle fois le meilleur temps en transition. A mon emplacement, Cyril pour m’encourager me crie : « tu as encore toutes tes chances, accroche toi coco » (il avouera sur le chemin du retour qu’il n’y croyait pas une minute).
A la sortie du parc, en pointant à 35s de la tête avec une dernière partie pédestre longue seulement de 1,4kms, il paraissait impossible d’aller chercher une médaille. Mais pourtant, je l’ai fait. Dans ma tête, il est impossible de rentrer à la maison sans médaille et je me dis que devant ça va craquer car ils ont dû se bagarrer à vélo. Je serre les dents et je pars à la chasse. Dès les premiers 200m, je me sens en grande condition. Kevin me conseille de relever la tête et là je vois un coureur devant en train de pêcher, j’accélère encore mon allure.
Quand je rentre sur la dernière boucle, Monsieur Louchaert me dit que devant il y a des pénalités et que, parmi les 4 fuyards, l’un d’entre eux est étranger (de nationalité anglaise) et qu’il ne sera donc pas classé. Je me sens encore mieux, je parviens à doubler le 3ème et au moment où je passe la « pénalty box » le coureur pénalisé repart. Il vient de récupérer 15s sur place et se met à sprinter. Il est impossible pour moi de le rattraper.
Je passe la ligne avec la déception de ne pas avoir fait mieux. Mais, j’ai tout donné et n’ai pas de regrets car je n’ai pas commis de fautes. Aujourd’hui, je n’étais pas le plus fort et je suis finalement très satisfait de ma médaille de bronze sur un championnat de France très relevé.
Je suis encore jeune. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Sur 2 participations, je décroche 2 fois le podium, c’est un bilan plutôt satisfaisant. Et je pense que ça n’est peut- être pas plus mal de ne pas tout gagner trop vite.
J’ai une pensée :
-Pour les malchanceux de la journée qui ne terminent pas leur course :
Lauranne Meyers, victime d’une chute à vélo et les frères Damman victimes de chute ou problème technique.
-Pour Louise Brouillard, Margot Lys et Aurore Swidurski qui ont fait une belle course.
Je tiens encore à remercier mon Coach Emmanuel Louchaert qui consacre énormément de temps à mon entrainement.
Je remercie également :
- Cyril Chambelland qui me fait part de son expérience et de sa science de la course pour m’orienter dans mes choix stratégiques.
-Kevin Ingelaere d’être toujours présent et de bonne humeur pour nous entrainer.
-David Leclercq qui a pris de son temps pour effectuer quelques séances vélo avec moi.
- Tous les membres de mon club qui me permettent de m’entrainer et d’évoluer dans de très bonnes conditions et dans une très bonne ambiance.
-Tous mes supporters sur le parcours.
-Monsieur Sterckeman, principal du collège François Mitterrand de Thérouanne qui m’autorise à m’absenter pour les compétitions et surtout s’intéresse à mes résultats.
-Tous ceux qui m’ont envoyé des messages d’encouragements ou de félicitations :
Les professeurs, les élèves du collège et leurs parents, les licenciés au COT, les membres d’autres clubs nordistes et ma famille, en particulier mes parents.
-J’espère n’oublier personne.
J’ai déjà hâte de revivre ces moments en compagnie de Monsieur Louchaert qui j’espère restera mon coach l’année prochaine, même si je ne fais plus partie de la section sportive. »
Bravo Coco pour ce résumé ultra complet et merci à toi…
En tant que coach, j’avoue que cette course a été riche en émotions !!! Pour le départ, moins de stress que l’an dernier puisque Coco faisait partie des 3 coureurs « protégés », c’est-à-dire autorisés à se placer devant tout le monde au dernier moment… à juste titre d’ailleurs, puisque parmi ces 3 favoris, l’un sera champion de France et Coco 3ème. Néanmoins, toujours une appréhension de la chute ou d’une perte de chaussures tellement les gars sont sans pitié entre eux… une crainte également par rapport aux pénalités… les arbitres avaient l’air tellement emballés d’utiliser leur nouveau joujou, la « pénalty box », qu’il fallait être irréprochable et ne commettre aucune erreur dans le parc…
Durant la 1ère course à pied, j’exulte !!! je sens Coco serein, vraiment maître de son sujet… je lui avais dit de ne pas mener le troupeau, mais s’il le fait, c’est qu’il est vraiment facile… tant mieux, ça laisse augurer de belles choses pour la 2ème course à pied, chose que l’on a particulièrement bossé à l’entraînement.
Et puis s’ensuit la partie cycliste… dans la bosse du 2ème tour, grosse inquiétude… je sens Coco dans le dur, visage grimaçant, mâchoires serrées, il laisse un trou sur les 2-3 concurrents devant… avec Cyril, on lui dit de recoller tout de suite… que nenni !!! il se retourne et semble piocher un peu… il faut dire qu’il est marqué à la culotte et qu’on sent bien que c’est à lui de faire l’effort pour reboucher les trous… dans la bosse, au même endroit, dans le 3ème tour, c’est le drame !!! 3 gars sortent du paquet pour aller rejoindre le fuyard, dont Allan Brachet, futur champion de France et concurrent direct de Coco pour le titre… rien à faire… Coco n’arrive pas à faire l’effort… on se sent impuissant pour lui, on a envie de le pousser… en vain !
Le doute s’installe… je repense à toutes ces séances vélo qu’il a fallu modifier, adapter à cause de la neige et de ces conditions pourries cet hiver… je revois Coco contraint à l’arrêt forcé pendant 3 semaines et demies entre décembre et janvier suite à son anomalie cardiaque et j’enrage… est-ce que c’est ce qui lui a manqué ? ou est-il tout simplement dans un jour moins bien ?
Avec Cyril, on croise les doigts pour que les gars ne s’entendent pas… peine perdue !!! et le pire, c’est que Coco se retrouve en « chasse-patates », en compagnie de 2 autres concurrents, entre les 4 fuyards et un peloton qui commence à rouler et à revenir, bref, la pire situation !!! à ce moment précis, honnêtement, le podium semble désormais inaccessible…
Lorsque Coco rentre au parc avec 35s de retard, on n’y croit plus mais qu’à cela ne tienne… on est aux France et comme je leur dis toujours, chaque place compte ! Coco part sur les chapeaux de roues… il en veut encore, malgré sa désillusion en vélo… un peu avant la mi-course, coup de Trafalgar !!! le speaker annonce que, parmi les 4 hommes de tête, l’un d’entre eux est britannique et qu’il ne comptera pas pour le podium du championnat de France… j’interpelle alors l’un des coachs, qui m’annonce que le jeune anglais est 2ème. Au même moment, je vois que le 4ème de la course (alors médaille de bronze) est en train d’exploser… la différence d’allure avec Coco est flagrante… je hurle en voyant Coco qui lui fond dessus… j’apprends alors que le 3ème (2ème français) va devoir purger une pénalité de 15s… scénario hitchcockien !!! au final, Coco dépose le 3ème et finit sur les talons du 2ème concurrent… pfffffffff… on n’en revient pas !!!
Là où plein de jeunes auraient laissé filer en se disant que c’est cuit, il a réussi à s’arracher, à continuer à y croire… et rien que pour ça, pour cet état d’esprit, cette médaille est une superbe récompense !!! certes, comme Coco, je rêvais de le voir sur la plus haute marche du podium, mais lorsque l’on analyse les autres courses, que l’on compare avec les années précédentes, il y a peu de monde qui réussit à monter 2 fois de suite sur la « boîte » !!! et même des grands favoris, des cadors des catégories supérieures, passent parfois à la trappe… lui et moi, on ne pensait vraiment pas que la course se jouerait sur le vélo… on avait misé sur une arrivée en petit groupe comme l’an dernier et une 2ème course à pied au carton… en même temps, c’est grâce à cela qu’il a pu aller arracher le bronze !!!
Aussitôt la course de Coco terminée, c’est au tour de Louise d’entrer en piste… pour notre minime fille qui découvre ce niveau de compétition et qui, un mois auparavant, n’avait encore jamais roulé sur un vélo de course, l’objectif est différent : utiliser son point fort (la course à pied) pour rester au contact d’un groupe en vue d’effectuer la partie cycliste « au chaud » dans un peloton et ne surtout pas se retrouver esseulée. Contrat rempli : Louise va tout le temps naviguer entre la 70ème et la 80ème place (120 filles au départ). Elle va même me surprendre en vélo en se montrant très à l’aise par rapport à ses camarades de peloton dans la grosse bosse du parcours. Après une belle 2ème course à pied, Louise franchit la ligne en 79ème position avec des souvenirs plein la tête…
Après cela, nous avons pu assister aux autres courses de la journée et notamment celle des cadettes où les filles du club se sont bien défendues (Aurore 12ème, Margot 13ème) mais sont malheureusement passées à côté du podium par équipe en raison de la chute en vélo de Laurane qui aurait pu entrer dans le top 15… dommage les filles, mais l’essentiel est que Laurane aille bien…
Fin de la journée avec la cérémonie officielle de clôture, le podium de Coco, la Marseillaise, puis un retour dans le Nord très fatiguant !!!
Place aux vacances maintenant…
Prochain objectif important : les championnats de France UNSS de duathlon et triathlon les 21 et 22 mai prochains en Vendée…
les photos de Mr SAINT-OMER...